L’avocat du défunt journaliste burkinabè, Norbert Zongo, assassiné en 1998, Me Farama a dit espérer ce 11 septembre une «prochaine extradition» de Paul François Compaoré, mis en cause dans ce meurtre, malgré un arrêt de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) déconseillant cette extradition.
Jeudi 7 septembre, la CEDH avait demandé à la France de réexaminer le décret d’extradition de François Compaoré, frère de l’ex-Président Blaise Compaoré, datant de 2020, estimant que les «assurances fournies par le Burkina Faso» par le passé n’étaient plus automatiquement garanties depuis l’arrivée au pouvoir des militaires en septembre 2022.
Lors d’une conférence de presse à Ouagadougou, Me Farama a appelé les autorités de transition de son pays à réagir sur cette question, espérant un réexamen du dossier pour une «prochaine extradition de F. Compaoré».
L’extradition, depuis la France vers le Burkina Faso, de Paul François Compaoré avait été autorisée par décret en date du 21 février 2020, dans le cadre de poursuites pénales relatives à des faits «d’incitation à assassinats» du journaliste d’investigation et de trois hommes qui l’accompagnaient, tués le 13 décembre 1998.
Alors que des assurances diplomatiques avaient été données par le Gouvernement du Burkina Faso, la CEDH a constaté dans un communiqué, que suite aux deux coups d’Etat militaires survenus en 2022, «ces assurances n’ont pas été réitérées par le second Gouvernement de transition mis en place par le nouveau Chef d’État burkinabè ayant accédé au pouvoir le 30 septembre 2022».
De ce fait, cette Cour n’était pas dans la certitude que «les assurances sur lesquelles les décisions accordant l’extradition étaient fondées et restaient de nature à engager l’État burkinabè».