Les Nations Unies ont émis une mise en garde jeudi concernant la situation d’insécurité persistante dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), notant que cette situation alimente une crise humanitaire de grande ampleur.
La cheffe de la Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUSCO), Bintou Keita, a exprimé son inquiétude devant le Conseil de sécurité, soulignant que l’insécurité continue de sévir dans l’est de la RDC. Elle a souligné que la situation reste instable et nécessite des efforts constants pour protéger les civils.
Bintou Keita a également appelé les autorités à maintenir les garanties démocratiques en vue des élections de 2023, alors que la Mission se prépare à se retirer du pays.
Elle a expliqué que la MONUSCO a continué de dissuader les attaques des rebelles ADF (Forces démocratiques alliées) entre Beni, Eringeti et Bwana Sura, dans la province du Nord-Kivu, mais que les combats entre le M23 et d’autres groupes armés se sont intensifiés. Elle a rappelé que le M23 avait bloqué les opérations de la MONUSCO à Rumangabo, dans le territoire de Rutshuru, et a appelé le M23 à déposer les armes et à se retirer immédiatement des territoires qu’il occupe.
Dans le Sud-Kivu, bien que des progrès aient été réalisés, la situation sécuritaire de la province nécessite toujours la protection physique de plus de 2 000 personnes déplacées à Mikenge, dans le territoire de Mwenga, a précisé Bintou Keita. Elle a ajouté que tous ces problèmes de sécurité contribuent à une situation humanitaire dramatique dans les provinces orientales de la République démocratique du Congo.
La MONUSCO est l’une des plus importantes missions de l’ONU au monde, comptant plus de 12 000 Casques bleus et un budget annuel d’environ 1 milliard de dollars. Elle a été établie pour aider les autorités congolaises à rétablir la paix et la stabilité dans le pays.
Lors de la 78e session de l’Assemblée générale de l’ONU à New York, le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, avait appelé au retrait rapide de cette Mission, tandis que le secrétaire général adjoint des Nations Unies en charge de la protection des civils et des opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix, avait déclaré lors d’une visite en RDC en juin dernier que le départ de la MONUSCO serait conditionné par le renforcement de l’autorité de l’État. Il avait souligné que de nombreuses personnes sont actuellement protégées, principalement par la MONUSCO, et que leur sécurité serait gravement compromise si la mission venait à se retirer.