Le pouvoir militaire au Tchad a proclamé Jeudi dernier une amnistie générale englobant les policiers et les militaires, en lien avec la répression sanglante d’une manifestation remontant à plus d’un an.
Malgré les controverses suscitées par cette initiative, le Conseil national de transition (CNT) l’a adoptée avec un vote favorable de 92,4% de ses membres. Cette loi s’adresse à l’ensemble des Tchadiens, qu’ils soient civils ou militaires, dans le cadre d’une démarche de « réconciliation nationale ».
La manifestation d’octobre 2022, qui s’opposait au maintien des militaires au pouvoir, avait dégénéré en violences, entraînant entre une centaine et 300 décès selon diverses sources. L’amnistie a été critiquée pour ne pas tenir les forces de l’ordre responsables des violences.
La plupart des jeunes manifestants ont été mortellement atteints par des tirs de militaires et de policiers, principalement à N’Djamena. Quelques jours après ce que l’opposition qualifie de « Jeudi Noir », le pouvoir avait annoncé que « plusieurs membres des forces de l’ordre avaient également perdu la vie ce jour-là ». Cependant, un an plus tard, le gouvernement de transition ne reconnaissait que six décès, dont trois policiers dans la capitale.