Le Sénégal et la Guinée-Bissau ont mis en place jeudi à Dakar un comité technique mixte visant à « réaffirmer leurs frontières respectives en vue de mettre en œuvre des activités de coopération ».
Le vice-amiral Ibrahima Wade, président de la Commission nationale de gestion des frontières du Sénégal, a souligné que cette commission mixte paritaire composée de vingt-six membres est chargée de réaliser ce que l’on appelle la « réaffirmation de la frontière ». Selon lui, cette initiative s’inscrit dans le cadre de la gestion concertée des frontières, conformément aux recommandations de l’Union africaine.
Lors de l’installation du comité, M. Wade a indiqué que l’objectif du programme Frontière-Union africaine est de résoudre tous les litiges frontaliers existants. Il a assuré que cette commission serait capable d’initier des actions conjointes pour régler pacifiquement les litiges, renforcer la paix et la sécurité dans les zones frontalières, favorisant ainsi l’intégration et la cohabitation réussies des populations.
Il a précisé qu’il s’agit de « réaffirmer cette frontière déjà identifiée par les puissances coloniales, en l’occurrence le Portugal et la France », ajoutant que la recherche documentaire a permis d’identifier physiquement les zones frontalières.
M. Wade a souligné que cette démarche permettrait de transformer cette frontière en un espace maîtrisé et encadré par les autorités des deux États, bénéficiant ainsi aux populations actives dans la pêche, l’agriculture et le commerce.
Il a exhorté les membres des deux délégations à procéder à « l’identification exhaustive des problèmes récurrents » afin de formuler des plans d’actions concrets, garantissant ainsi une réduction des préoccupations actuelles des zones frontalières.
Le ministre bissau-guinéen chargé de l’Administration territoriale et du Développement local, Jorge Antonio Dacruz Almeida, a souligné la détermination des deux pays à réaliser cette mission conformément aux orientations de l’Union africaine.
Theodor Proffe, adjoint de l’ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne, s’est réjoui de la création de ce comité, le considérant comme un « exemple enseigné au monde ». Il a salué l’exemple donné par le Sénégal et la Guinée-Bissau dans la résolution pacifique des questions frontalières, un modèle précieux dans un contexte mondial où les litiges frontaliers sont de plus en plus fréquents.