Le gouvernement de la Transition a officiellement annoncé, jeudi, la résiliation immédiate de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, signé en 2015 avec des mouvements rebelles touaregs.
Le ministre d’État, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le colonel Abdoulaye Maïga, a lu un communiqué à la télévision nationale, évoquant « des faits graves dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger ».
Ces faits comprennent le « changement de posture de certains groupes signataires de l’Accord », qui sont devenus des acteurs terroristes et font l’objet de poursuites judiciaires au Mali pour des actes terroristes qu’ils ont commis et revendiqués.
De plus, le gouvernement a souligné l’incapacité de la médiation internationale, dont l’Algérie est le chef de file, à faire respecter les obligations des groupes armés signataires malgré les plaintes formulées par le gouvernement de la Transition.
Le communiqué a rappelé qu’une lettre datée du 24 février 2023 avait été adressée par le ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale aux autorités de la République algérienne démocratique et populaire, chef de file de la médiation internationale.
Le gouvernement de la Transition a également mentionné des « actes d’hostilité et d’instrumentalisation de l’Accord de la part des autorités algériennes », notamment l’imposition unilatérale d’un délai de transition aux autorités maliennes et l’accueil sans concertation de citoyens maliens subversifs et poursuivis pour des actes de terrorisme au plus haut niveau de l’État algérien.
Parmi les autres points soulevés figurent l’existence de bureaux sur le territoire algérien représentant certains groupes signataires de l’Accord devenus des acteurs terroristes, ainsi que des efforts des autorités algériennes pour maintenir les sanctions de l’ONU contre le Mali.
Le gouvernement malien dénonce également la tentative des autorités algériennes d’imposer un chapitre sur le Mali dans le document final du sommet du Mouvement des Non-Alignés à Kampala, en Ouganda, sans le consentement des autorités maliennes.
Face à ces « faits suffisamment graves », le gouvernement de la Transition a conclu à « l’inapplicabilité absolue de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, signé en 2015 », entraînant la fin immédiate de l’Accord.
Le gouvernement invite par ailleurs les groupes signataires non impliqués dans le terrorisme, ainsi que les partenaires du Mali, à participer à un dialogue direct inter-malien ouvert à tous les citoyens aspirant à la paix, tel que proclamé par le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, le 31 décembre 2023.