Le gouvernement et le parlement somaliens ont approuvé un accord de défense avec la Turquie, une décision prise dans un contexte de tensions régionales suite à la signature d’un accord entre l’Éthiopie et la région séparatiste somalienne du Somaliland. La Somalie abrite une base militaire et un centre de formation à l’étranger de la Turquie.
Cet accord de défense, d’une durée de 10 ans, implique que la Turquie, membre de l’OTAN et alliée proche de la Somalie, apportera son soutien à la défense du long littoral somalien et à la reconstruction des forces navales de ce pays instable de la Corne de l’Afrique, a déclaré le président Hassan Cheikh Mohamoud à l’issue d’une session conjointe du Parlement.
Le président a souligné que l’accord présenté au Parlement se concentre exclusivement sur la coopération entre la Somalie et la Turquie en matière de défense maritime et d’économie, sans intention de provoquer des conflits ou des antagonismes avec d’autres pays ou gouvernements.
Les tensions se sont accrues entre les nations de la Corne de l’Afrique suite à l’approfondissement des liens entre l’Éthiopie et le Somaliland, illustré par la signature le 1er janvier d’un « protocole d’accord » accordant à l’Éthiopie la location de 20 km de côtes somalilandaises sur le golfe d’Aden pour une durée de 50 ans.
Les autorités somalilandaises ont affirmé que, en échange de cet accès à la mer, l’Éthiopie serait le premier pays à reconnaître officiellement le Somaliland, ce que aucun pays n’a fait depuis que ce territoire de 4,5 millions d’habitants a déclaré son indépendance unilatéralement de la Somalie en 1991.
Suite à la signature de cet accord entre le Somaliland et l’Éthiopie, de nombreux pays et organisations internationales, dont les États-Unis, la Chine, l’Union européenne, l’Union africaine et la Ligue arabe, ont appelé au respect de la souveraineté somalienne.