Khartoum : Le Soudan rappelle son ambassadeur au Kenya 

Le gouvernement soudanais a rappelé, jeudi, son ambassadeur au Kenya en signe de protestation contre l’accueil à Nairobi de réunions préparatoires des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), en guerre contre l’armée nationale depuis près de deux ans, visant à proclamer un gouvernement parallèle.

Le ministère des Affaires étrangères a indiqué que l’ambassadeur avait été rappelé « pour des consultations », dénonçant le fait que le Kenya permette aux milices rebelles et à leurs alliés de se réunir sur son territoire, un geste qualifié de « nouvelle provocation hostile » envers le Soudan, selon l’agence officielle Suna.

Lors d’un événement très médiatisé cette semaine à Nairobi, les FSR ont annoncé leur intention de signer une charte fondatrice, destinée à établir un « gouvernement de paix et d’unité » au Soudan. Khartoum avait déjà exprimé son opposition en dénonçant une « ingérence » et une « violation de sa souveraineté ».

Depuis avril 2023, le conflit entre l’armée soudanaise et les paramilitaires des FSR a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé plus de 12 millions de personnes et plongé le pays dans une crise humanitaire grave.

L’armée contrôle l’est et le nord du pays, tandis que les FSR dominent presque tout le Darfour (ouest), une région qui abrite un quart des 50 millions d’habitants du Soudan ainsi que certaines zones du sud.

Les FSR, par leur démarche politique, cherchent à renforcer leur contrôle sur le Darfour, entraînant de facto une division du pays. Cette situation pourrait « fragmenter » davantage le Soudan et « aggraver la crise », a averti mercredi le porte-parole du secrétaire général de l’ONU.

La Ligue arabe a condamné, jeudi, « toute action susceptible de compromettre l’unité du Soudan ou de l’exposer à un risque de division ».