Une réunion de deux jours et qui a rassemblé à Yaoundé une douzaine de chefs d’Etats d’Afrique centrale et occidentale autour de la lutte contre la piraterie maritime dans le Golfe de Guinée s’est achevée ce mardi.
Cette réunion revêt un caractère urgent du fait qu’en 2012, selon le BMI (Bureau Maritime International), le Golfe de Guinée a dépassé les côtes est-africaines, considérées jusque là comme la zone la plus dangereuse au monde, en nombres d’attaques. 966 marins y ont été attaqués contre 851 dans la Corne de l’Afrique pour des butins estimés à entre 34 et 101 millions de dollars Les pays els plus touchés par ces attaques sont le Nigéria, la Côte d’Ivoire, le Togo, le Bénin, le Cameroun, la Guinée équatoriale et le Gabon. L’objectif des pirates dans le Golfe de Guinée est de s’emparer du pétrole raffiné pour le revendre au marché noir. La situation est d’autant plus préoccupante pour ces pays du Golfe qu’ils envisagent de doubler à 8 millions de barils par jour leur production de pétrole d’ici une dizaine d’années. Les conséquences de cette insécurité se font déjà sentir. Dans certains ports du Golfe, le trafic a été réduit de deux tiers à cause entre autres de l’augmentation des primes d’assurances et de l’utilisation de gardes armés sur les navires.
Les Etats de la région cherchent avant toute chose à renforcer leur coopération. La surveillance maritime dans la zone fait manifestement défaut. Le président tchadien Idriss Déby propose une composante maritime dans la force d’intervention rapide que l’Union africaine a décidé de créer le mois passé. L’Union européenne, qui a des vues sur le pétrole du Golfe, a lancé en janvier le programme Crimgo (routes maritimes critiques du Golfe de Guinée) pour renforcer la formation des gardes-côtes et faciliter l’échange d’informations sur les actes de piraterie.