L’Union européenne a annoncé hier mercredi le déblocage d’un peu moins de 120 millions de dollars US en faveur du Mali. Dans le même temps, l’envoyé spécial de l’ONU pour le Sahel, l’italien Romano Prodi, rappelait au Conseil de sécurité l’importance du soutien financier à la région pour éviter que la crise du Mali ne se répète chez un de ses voisins.
Pour l’Union européenne, l’accord de Ouagadougou conclu le 18 juin dernier entre le gouvernement malien de transition et les rebelles touaregs qui contrôlent Kidal amorce la transition démocratique dans le pays. En réponse, elle concrétise en partie les engagements qu’elle avait pris lors de la Conférence internationale des donateurs qui s’est tenue le mois passé à Bruxelles. Les 120 millions de dollars débloqués par l’Union européenne sont les premiers des 4 milliards qui ont été promis à cette occasion au Mali. Le communiqué de la commission européenne précise que ces fonds sont destinés en priorité aux secteurs de la santé, de l’éducation, de la sécurité alimentaire et à la création de l’emploi. Sortir de l’insécurité en luttant contre la pauvreté est également le point de vue défendu par Romano Prodi aux Nations unies. Dans la présentation au Conseil de sa stratégie intégrée pour le Sahel, qui se concentre sur la Mali, le Burkina Faso, la Mauritanie, le Niger et le Tchad, il recommande la création d’un Fonds qui pourrait éventuellement être co-géré par la Banque Africaine de Développement et la Banque Mondiale. Les personnes, organismes et institutions qui souhaiteront aider la région seront libres de choisir la forme que revêtira cette assistance.
Pour le moment la situation au Mali a centralisé toutes les attentions, ce qui est une bonne chose puisqu’elle attire l’attention de la communauté internationale sur une région en proie à de sérieuses difficultés. Toutefois, Romano Prodi met en garde sur le fait le Mali pourrait devenir l’arbre qui cache la forêt.