Les travaux de la 7ème réunion annuelle des experts du renseignement africains ont débuté mercredi à Alger. Elle a été l’occasion pour les experts rassemblés de dresser un constat de la situation sécuritaire sur le continent, particulièrement dans l’arc sahélien, et d’étudier les nouvelles attitudes à adopter.
Le directeur du CAERT (Centre africain d’études et de recherche sur le terrorisme) Francisco Madeira a insisté, lors de l’ouverture des travaux, sur l’importance de l’échange d’expériences et d’informations entre les participants à la rencontre pour mieux contrer les tentatives multiples des groupes terroristes.
Certes, Francesco Madeira reconnait que les services de sécurité africains sont de mieux en mieux organisés, grâce notamment à une meilleure coordination entre l’Union africaine, l’Union européenne et les Nations unies ; mais la menace devient également de plus en plus dangereuse. Le commissaire pour la sécurité et la paix de l’Union Africaine Smaïl Chergui a annoncé le lancement imminent d’une force africaine qui aura pour mission d’intervenir rapidement pour aider un pays qui fait l’objet d’une grande attaque terroriste.
Loin de résoudre la question du terrorisme dans le Sahel de manière définitive, l’Opération Serval au Mali a conduit à un changement de mode opératoire des groupes terroristes en petits groupes extrêmement mobiles, éparpillés dans les campagnes et les petits villages et infiltrés dans les camps de réfugiés. Leurs capacités financières sont renforcées par le trafic de drogue et l’extorsion de fonds. Des passerelles commencent également à être constatées entre les différents foyers de terrorisme sur le continent, entre l’Afrique de l’Ouest où sont notamment actifs Al-Qaïda au Maghreb Islamique et Boko Haram, le sud de la Tunisie et de la Libye et les Shebabs somaliens qui déstabilisent la Corne de l’Afrique.