La décision du gouvernement Burkinabé de saisir le Parlement pour la convocation d’un référendum sur la révision de la constitution, ouvre la voie au président Compaoré, désormais un acteur-clé de la stabilité au Burkina Faso comme dans toute la région ouest-africaine, de briguer un nouveau mandat en 2015.
Fort d’un large soutien populaire dans son pays qui ne s’est jamais démenti depuis son arrivé au pouvoir en 1987, Blaise Compaoré a patiemment travaillé à installer le Burkina Faso dans une stabilité durable. L’acharnement de Compaoré, 63 ans, a été couronné par le renforcement des institutions politiques, ce qui a permis au pays de forger les assises d’une transition démocratique authentique.
Parallèlement, il marque de son empreinte de médiateur plusieurs conflits dans la région ouest-africaine. Blaise Compaoré joue un rôle de premier plan dans l’apaisement de la crise au Togo, en Guinée, en Côte d’Ivoire et, plus récemment au Mali.
Au Togo, le président Burkinabé mène une médiation en 2006 entre le gouvernement et l’opposition. La mission de bons offices est conclue par la signature à Ouagadougou d’un « accord politique global » qui a mis fin à une crise de près de quinze ans dans le pays. En Côte d’Ivoire, c’est sous sa médiation que la première crise ivoirienne entre l’ancien président Laurent Gbagbo et le leader de l’opposition Guillaume Soro, a trouvé une solution par la signature des accords de Ouagadougou en 2007.
Au Mali voisin, les regards se sont également tournés vers Blaise Compaoré en 2012. Subitement confrontée à la crise malienne, déclenchée par des groupes djihadistes et des mouvements séparatistes qui ont occupé la moitié Nord du pays, la CEDEAO, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, a également eu recours au talent de médiateur du président Burkinabé. Sa réputation d’homme politique sage et de dirigeant avisé lui a valu d’être d’emblée désigné par ses pairs ouest-africains comme médiateur au Mali.
Au vu de cette prestance, les propos prêtés au président sénégalais Macky Sall, qui serait favorable à un nouveau mandat de Compaoré malgré ses 28 ans au pouvoir, ne seraient donc pas étonnants. Si des partis d’opposition au Burkina Faso refusent la réélection de Compaoré, d’autres jugent, par contre, que le rôle de ce dernier dans la stabilité de l’Afrique de l’ouest est trop important dans cette conjoncture de crise où la sous-région est menacée par le terrorisme, l’insécurité et l’instabilité.