La question foncière fait à nouveau l’objet de litige entre peuples frontaliers, provoquant des affrontements entre ressortissants Maliens et Guinéens dans la région de Sikasso, après avoir entraîné une cinquantaine de blessés. De sources concordantes, la richesse de la localité est à l’origine du conflit.
Depuis les années 1960, les autorités des deux pays ont calmé les populations, sans pouvoir véritablement résoudre ce problème. Aujourd’hui, la pression sur les ressources est devenue plus forte et d’autres facteurs comme la découverte des mines d’or et l’arrivée de « nouveaux acteurs » (agro businessmen) ont fait évoluer la nature du conflit devenue économique.
Ce litige porte un coup sérieux à la crédibilité des deux Etats et renforce le sentiment de leur impuissance à trouver une solution à la crise. La conséquence d’un tel sentiment est le renforcement de l’idée de se faire justice soi-même, ce qui explique d’ailleurs les récents événements de Sikasso.
Au-delà des retombées physiques sur les personnes (coups et blessures), les activités agricoles sont de plus en plus réduites et constituent un facteur d’accroissement de la pauvreté pour des populations connaissant déjà des conditions de vie précaires.
En effet, les attaques mutuelles qui s’accompagnent de vol et de destruction de biens (animaux, matériels agricoles, champs et habitations), compromettent davantage les activités économiques et contribuent à la paupérisation des populations.
Outre la richesse, le problème de la délimitation des frontières est un enjeu majeur dans la résolution du conflit qui a surgi récemment. En effet, le foncier divise énormément les populations frontalières entre la Guinée et le Mali. D’où, il est important que l’ensemble des acteurs nationaux soit mobilisé dès à présent pour entreprendre conjointement des actions immédiates et énergiques en vue de parvenir à la paix dans cette riche région.