Des attentats meurtriers hier mercredi entre le Nigeria et le Cameroun ont fait plus de 50 victimes. Le mode opératoire fait que tous les regards se tournent vers le groupe Boko Haram, qui semble ainsi prouver ses capacités de nuisance malgré l’opération militaire régionale en cours contre lui.
Hier à Maroua, la capitale de l’Extrême-Nord du Cameroun, deux jeunes filles se sont fait exploser aux environs de 14h30 heure locale (13h30) GMT au quartier Barmaré et à l’entrée du marché central de la ville de Maroua, tuant au moins 11 personnes et en blessant 32 autres. Selon le gouverneur de la région Midjiyawa Bakari, les deux kamikazes étaient âgées de moins de 15 ans. Jusqu’à hier dans la soirée, ce double attentat sans précédent à Maroua n’avait pas été revendiqué mais la région est régulièrement ciblée par les insurgés islamistes nigérians de Boko Haram. Par ailleurs, la ville de Maroua abrite le commandement des opérations de l’armée camerounaise contre Boko Haram.
Peu après, à Gombe, dans le nord-est du Nigeria, plusieurs bombes ont explosé dans deux gares routières tuant quelque 42 personnes. Les explosions ont commencé vers 19h30 heure locale et se sont étendues sur plus de 20 minutes. Les services de sécurité ne sont pas encore parvenus à établir si ces explosions étaient dues à des attentats suicides ou si les lieux avaient été piégés.
Boko Haram, qui a frappé régulièrement l’Extrême-nord du Cameroun et qui a par le passé, et à de nombreuses reprises, visé des gares routières bondées, des mosquées et des églises, est évidemment pointé du doigt dans cette vague d’attentat. A fin juin, selon le général Jean-Pierre Palasset alors commandant de l’opération française « Barkhane », les capacités de Boko Haram avaient été réduites de 30 à 40% grâce aux actions des pays de la région. Mais le groupe, qui dispose encore de bases arrières dans la forêt de Sambisa, dans les îles et les rives du lac Tchad et les Monts Mandara, a conservé une capacité de nuisance.