Depuis la mi-juillet, les partisans de l’Ancien Guide libyen se font de plus en plus présents dans le pays. De Bani Walid à Sebha et Syrte, dans le nord et le centre du pays, à Benghazi et Tobrouk, dans l’Est, leurs manifestations se propagent dans le pays.
Leurs manifestations ne rassemblent pour le moment que de quelques dizaines à quelques centaines de personnes. Les premières ont coïncidé avec la signature le 16 juillet dernier à Skhirat au Maroc d’un accord préliminaire en vue de la création d’un nouveau gouvernement. Cet accord a accru la crainte des pro-Kadhafi d’être marginalisés du fait qu’il ne règle pas la question des tribus et des communautés, dont les anciens proches du régime Kadhafi, qui sont exclues depuis 2011. Le retour sur le devant de la scène des pro-Kadhafi coïncide également avec les récentes condamnations de figures de l’ancien régime. Saïf al-Islam, l’un des fils Kadhafi, et huit autres de ses proches dont l’ancien Premier ministre Baghdadi al-Mahmoudi et l’ancien chef des services de renseignements Abdallah Senoussi, ont été condamnés à la peine de mort par un tribunal de Tripoli le 28 juillet dernier.
Depuis la chute de son régime, les anciens partisans de Kadhafi sont considérés comme des parias. Ils ne sont pas représentés à Tripoli et Tobrouk où siègent deux gouvernements rivaux, ne participent pas non plus au dialogue d’union nationale mené sous l’égide des Nations unies et ne disposent pas de réel pouvoir militaire face aux milices surarmées de Misrata ou Benghazi. Ce traitement a déjà des effets pervers, ayant poussé certains d’entre eux à collaborer au début de l’été avec l’Etat islamique qui contrôle la ville de Syrte. Mais début août, la situation semble s’être retournée avec des habitants de la ville qui ont tenté de chasser les djihadistes, ce qui a entraîné des représailles qui ont coûté la vie à une centaine de personnes.