Les européens piétinent décidément sur l’épineuse question migratoire, multipliant les décisions incohérentes à l’instar de la pose de barbelés par la Slovénie à sa frontière avec la Croatie et l’instauration par la Suède des contrôles à ses frontières, au moment même où s’ouvrait, mercredi à Malte, un sommet euro-africain de deux jours consacré à la migration.
Réunissant une soixantaine de chefs d’Etat et de responsables européens et africains, la réunion de la Valette est censée apporter des réponses adaptées à la situation de crise dans la gestion des vagues successives de migrants qui frappent aux portes de la forteresse Europe.
Le sommet euro-africain avait été décidé dans le sillage du naufrage qui s’est produit l’été dernier au large des côtes libyennes, faisant plusieurs centaines de morts. Un épisode qui avait été relégué au second plan par l’arrivée en Europe de vagues successives de migrants en provenance de Syrie et d’autres pays du Moyen orient.
Ce flot de quelque 800.000 personnes entré sur le territoire de l’UE depuis le début de l’année, a fini par alarmer une Europe indécise. Surtout que, pour la première fois dans l’histoire de la migration clandestine, un nombre très élevé de femmes et d’enfants en bas âge, voire des nourrissons, comptent parmi les vagues de migrants qui arrivent par mer.
Face à ce drame humain, le sommet de la Valette part handicapé par un vrai malentendu. Les européens espèrent convaincre leurs vis-à-vis africains de la réadmission des migrants irréguliers refoulés de l’UE. En échange, Bruxelles propose un fonds d’aide de 1,8 milliard d’euros pour l’Afrique.
Des propositions qui sont loin de répondre aux préoccupations de l’Afrique, qui plaide pour une action énergique sur les racines du problème, à savoir le développement économique à même de retenir les jeunes sur leur terre.
Dans les rangs des pays africains, certaines délégations ont fait valoir la nécessaire « responsabilité de chacun et la solidarité de tous ».