Centrafrique : la liste des candidats à l’élection présidentielle déplaît aux anti-balaka

Plusieurs quartiers de la capitale centrafricaine se sont enflammés mardi après que la Cour Constitutionnelle de transition ait validé une liste des candidatures à la présidentielle ne contenant pas les figures politiques des anti-balaka, les milices majoritairement chrétiennes accusées de nombreuses exactions.

Des barricades ont été érigées et des tirs entendus dans au moins huit quartiers de Bangui, après l’annonce des candidatures retenues pour participer à l’élection présidentielle qui se tiendra le 27 décembre prochain. Ces signes avant-coureurs dans la capitale centrafricaine ont poussé plusieurs ambassades à avertir leurs ressortissants sur un probable éclatement de violences.

Pour éviter au pays de retomber dans les contestations et l’anarchie, la Cour Constitutionnelle centrafricaine a minutieusement choisi les candidats pouvant briguer les prochaines élections présidentielles. L’institution centrafricaine en charge du bon déroulement du vote a ainsi rejeté la candidature de l’ex-président François Bozizé et de Patrice Edouard Ngaïssona, le coordonnateur général des milices anti-balaka. Ces groupes armés, constitués majoritairement de chrétiens et d’animistes et qui étaient accusés d’avoir commis d’innombrables exactions sur la population.

Toutefois, les précautions prises par la Cour Constitutionnelle se sont révélées insuffisantes. La recrudescence des violences dans certaines parties de la capitale mardi a fait resurgir le sentiment d’insécurité qui prévalait ces derniers mois à Bangui.

D’après les observateurs, les protestataires qui sont descendus dans la rue mardi, sont principalement des anti-balaka. Le rejet, par la Cour Constitutionnelle de François Bozizé et de Patrice Edouard Ngaïssona, de la liste des potentiels candidats à la présidentielle du 27 décembre a en effet déplu à leurs partisans.

Ces derniers réclament entre autres, la réintégration de MM. Bozizé et Ngaïssona dans le processus électoral. Pour les spécialistes, cette situation délicate pourrait dégénérer à tout moment si rien n’est entrepris par les autorités locales pour apaiser les tensions.