Huit mois après son élection à la présidence du Nigeria, le chef d’Etat Muhammadu Buhari n’arrive toujours pas à réduire la capacité de nuisance de l’organisation terroriste Boko Haram comme il l’avait promis lors de sa campagne électorale. Pire, la secte a même accru ses attaques suicides, faisant des milliers de morts au Nigeria et dans les pays voisins.
Aussitôt après son investiture à la présidence en avril dernier, l’ancien général Muhammadu Buhari avait sommé l’armée d’en finir avec la secte islamiste avant la fin de l’année. Mais, les observateurs font constater que huit mois après cette promesse, le groupe jihadiste qui a fait allégeance à l’organisation terroriste dite Etat Islamique, continue de terroriser le Nord-est du pays.
Depuis mai dernier, les attaques et les attentats suicides de Boko Haram ont fait environ 1500 morts. En tout, plus de 17000 personnes ont été tuées et 2,5 millions de personnes ont été forcées à l’exil depuis 2009. Une situation attribuée en grande partie par les observateurs à la corruption endémique qui ronge la hiérarchie militaire et rend l’armée inefficace face à des combattants de Boko Haram aguerris et connaissant bien le terrain.
La grande mobilité du groupe terroriste lui a même permis d’élargir ses attaques aux pays voisins du Nigeria, multipliant les opérations suicides dans le Sud du Tchad et du Niger, ainsi que dans l’extrême Nord du Cameroun.
Pour faire face à l’extension de la menace Boko Haram, le Nigeria a rejoint une coalition militaire régionale regroupant également le Cameroun, le Tchad, le Niger et le Bénin.
Toutefois, malgré des interventions musclées de l’armée tchadienne dans la région du Lac Tchad et des opérations coordonnées par l’armée camerounaise avec les populations locales, la force régionale demeure incapable de mettre un terme aux attaques du groupe jihadiste nigérian.