Le Maroc abrite jeudi la signature effective de l’accord inter-libyen qui scelle la réconciliation entre les deux gouvernements opposés, lors d’une rencontre dont la communauté internationale espère tirer le premier pas vers un cessez-le-feu rapide afin d’entamer la sécurisation du pays.
Signe de la bonne volonté des deux parties rivales, les chefs des deux parlements qui se disputent la légitimité du pouvoir en Libye, ont tenu une rencontre, mardi à Malte. Il s’agit de la première rencontre entre Aqila Salah, le président du Parlement reconnu par la communauté internationale exilé à Tobrouk (est du pays), et Nouri Abou Sahmein, le président de l’autre parlement non reconnu et basé à Tripoli. Une rencontre symbolique qui intervient deux jours avant la conclusion de l’accord au Maroc.
Le palais des congrès de Skhirat, station balnéaire située au sud de la capitale marocaine, abritera jeudi 17 décembre, et non plus mercredi comme cela avait été annoncé tout d’abord à Rome, une ultime conférence entre les gouvernements libyens opposés.
La rencontre de Skhirat intervient quelques jours seulement après la réunion qui s’est tenue dimanche dans la capitale italienne, et durant laquelle les deux parties rivales libyennes ont décidé de parapher un accord pour mettre un terme au chaos qui dure depuis la chute du régime Kadhafi en octobre 2011.
Un accord qui est perçu comme une étape essentielle sur la voie d’un cessez-le-feu effectif. La phase qui suivra permettra de déboucher sur une solution qui convient aux deux parties au conflit et qui pourrait, à terme, être sanctionnée par la mise en place d’un gouvernement d’union nationale.
La réunion de Rome de dimanche dernier a d’ailleurs permis d’éclaircir la voie. Les représentants de 17 pays, dont le Maroc, y avaient paraphé un document dans lequel la communauté internationale s’engage à rompre tout contact avec les groupes libyens qui refuseraient de signer l’accord de Skhirat. Une initiative destinée à mettre fin à une série de conférences qui ont eu lieu ces derniers mois et durant lesquels les gouvernements opposés n’ont cessé de reporter un accord de cessez-le-feu.
La décision d’aller de l’avant pour les deux parties prenantes au conflit libyen est avant tout un choix stratégique. Le groupe djihadiste État Islamique (EI) qui contrôle plusieurs régions du territoire libyen, projette d’étendre son emprise sur les zones pétrolières. Or ni le gouvernement de Tripoli, ni celui de Tobrouk ne pourraient tirer bénéfice de cette situation si un tel scénario catastrophe se produisait.