Moins de 24 heures après l’entrée, sans heurts à Kidal, du Groupe d’autodéfense touareg, imghad et alliés (Gatia), favorable au gouvernement de Bamako, des voix parmi les ex-rebelles Touaregs appellent déjà à son retrait de la ville du Nord-est du Mali.
Ce sont des ex-chefs rebelles de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) qui se sont opposé à l’arrivée du Gatia, mardi 2 février à Kidal. Ils démentent qu’il y ait eu accord sur le principe de la cogestion de la ville. Les ex-rebelles de la CMA qui contrôlent la ville, restent sceptiques sur cette entrée de centaines de combattants armés du Groupe d’autodéfense touareg sans discussions préalables.
Une situation confuse qui est d’autant plus dangereuse que la CMA et le Gatia, deux mouvements à dominante touareg, s’étaient longtemps affrontés jusqu’à la signature de l’accord de paix de juin 2015. Les observateurs craignent une reprise des hostilités après cette entrée du Groupe d’autodéfense touareg à Kidal, une ville très convoitée pour sa position stratégique dans le Nord-Est du Mali.
Pour l’instant, les autorités maliennes restent silencieuses sur l’entrée à Kidal de quelque 1000 membres du groupe armé pro-gouvernemental. Le timing de cette initiative pose également question. En tout cas, si l’arrivée à Kidal du général loyaliste touareg El Hadj Ag Gamou se confirmait, cela pourrait être le signe d’une volonté de Bamako de mettre en œuvre la gestion commune de la ville.
Toutefois, le revirement de certains chefs de la CMA, qui ont réclamé mercredi le retrait de Kidal du Groupe d’autodéfense, pourrait mélanger les cartes.
La crainte est de voir les esprits s’échauffer avec un retour des affrontements. Un risque de nature à balayer les acquis obtenus après l’accord de paix signé à Bamako en juin 2015 entre la CMA, le gouvernement malien et les groupes qui le soutiennent.