L’affaire de l’ancien militaire français qui a réussi à embarquer à bord d’un vol entre Nantes (France) et Fès au Maroc, avec tout un arsenal avant d’être arrêté par les services de sécurité marocains, pose de nouveau la question de la fiabilité des contrôles et des mesures de sécurité dans les aéroports européens.
Une question d’autant plus embarrassante pour la sécurité que cet embarquement s’est fait alors que la France est en plein état d’urgence, avec des mesures de sécurité particulièrement drastiques. A bord de l’avion de la compagnie Ryanair, Manuel Broustail, un ex-militaire âgé de 32 ans et converti à l’islam, avait embarqué un sabre, des couteaux, une matraque, une petite bonbonne de gaz, une cagoule, avant d’être appréhendé à son arrivée le 6 mars à l’aéroport de Fès.
Les services de sécurité marocains assurent n’avoir reçu aucun avertissement de la part de leurs homologues français. Mais l’individu était fiché par les services marocains, d’après des sources sécuritaires marocaines.
Pourtant Manuel Broustail était considéré par les services français comme potentiellement dangereux. Exclu de l’armée française pour avoir montré des signes de radicalisation lors d’une mission à Djibouti, Broustail avait été arrêté après les attentats du 13 novembre et assigné à résidence pour trois mois en France, jusqu’à la mi-février 2016.
Les autorités françaises se défendent en indiquant qu’au moment de son contrôle à l’aéroport de Nantes, Broustail n’était plus assigné à résidence et ne faisait donc plus l’objet d’aucune interdiction de quitter le territoire.
Reste la question pendante des armes blanches passées au nez et à la barbe des instruments de contrôle. Ryanair rejette la responsabilité sur l’aéroport de Nantes, alors que ce dernier assure que «toutes les procédures de sécurité ont été respectées».
D’après la réglementation en vigueur dans les aéroports français, les couteaux et autres types de lames sont autorisés en soute. En revanche, toutes les matières inflammables, y compris les bouteilles de gaz, sont interdites. Ce pose alors la question de savoir pourquoi les détecteurs électroniques n’ont pas réagi à la présence de la bonbonne de gaz.