Le Nigeria n’arrive toujours pas à trouver l’équation optimale pour stopper la vague de violence armée qui crée des tensions dans plusieurs régions du pays et décrédibilise le gouvernement aux yeux des populations locales, avec une nouvelle éruption de violence dans la région du Biafra (Sud) qui a fait au moins 10 morts mardi.
Les forces de sécurité ont ouvert le feu contre une manifestation organisée en commémoration du début de la guerre civile dans la province sécessionniste du Biafra en 1967. Les accrochages ont eu lieu à Onitsha dans l’Etat d’Anambra (sud-est) et à Asaba, dans l’Etat voisin du Delta.
Face à la montée en puissance des groupes extrémistes dans plusieurs régions du pays, le gouvernement tente d’adopter un stratégie offensive contre les organisations armées. Le cas de Boko Haram est le plus emblématique, car l’organisation islamiste mène régulièrement des attaques meurtrières dans la région du lac Tchad et, plus particulièrement, dans le nord-est du Nigeria, zone où est actuellement implanté la mouvance extrémiste.
Plusieurs pays de la sous-région se sont mobilisés pour contrer Boko Haram. Toutefois leurs efforts peinent à être visibles sur le terrain. L’organisation djihadiste menée par Abubakar Shekau continue de se manifester régulièrement par des attaques sanglantes.
Une énième attaque a d’ailleurs été perpétrée dimanche dans le nord-est du pays. Cinq personnes ont été tuées dans cette opération terroriste qui a eu lieu à proximité d’un barrage militaire dans l’Etat du Borno.
Boko Haram n’est toutefois pas le seul à mener des attaques dans le pays. Outre une multitude de cellules radicales disséminées à travers tout le territoire nigérian, le pays connaît une recrudescence des attaques visant les installations pétrolières.
L’un des principaux pipeline de la région pétrolifère du Delta du Niger a d’ailleurs été la cible samedi dernier d’un sabotage sans précédent. Les « Vengeurs du Delta du Niger », qui ont revendiqué cette attaque, en ont également commis d’autres auparavant sur plusieurs installations pétrolières de la région.
Au risque de voir éclater des tensions inter-communautaires et des mouvements indépendantistes, le gouvernement nigérian n’a pour l’instant adopté aucune mesure radicale pour lutter contre ces dérives qui non seulement nuisent à l’économie du pays, mais représentent aussi une grave menace à sa stabilité.