Jean Pierre Bemba, ancien vice-président de la République Démocratique du Congo, a été condamné mardi à 18 ans de prison pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis par ses subordonnés en Centrafrique au début des années 2000.
Pour cet ancien homme fort du régime congolais, la déception est grande. Après avoir connu la gloire et fréquenté de près les couloirs du palais de la Nation à Kinshasa, il a été écroué pour la vague de meurtres et de viols commis par sa milice, le Mouvement de Libération Congolais (MLC) en Centrafrique, entre octobre 2002 et mars 2003.
Cette condamnation fait par ailleurs office de jugement exceptionnel dans l’histoire de la Cour Pénale Internationale. L’ancien vice-président congolais est devenu mardi la personnalité la plus haut placée à être condamnée par la CPI depuis son lancement.
De plus, la peine à laquelle a été condamné Jean Pierre Bemba, s’inscrit comme étant la plus lourde jamais prononcée par cette juridiction basée aux Pays Bas.
Alors que les avocats de la défense ont déjà annoncé leur décision de faire appel de ce jugement, nombre d’observateurs sont montés au créneau pour dénoncer cette nouvelle condamnation par la CPI. Fondée en 2002, la cour internationale reste malgré son périmètre d’action international, focalisée uniquement sur les dirigeants africains.
En effet, tous les procès qui s’y sont déroulés depuis 14 ans ont visé des personnalités africaines. Une position jugée subjective par les nombreux pourfendeurs de la Cour de La Haye.
Perçue comme étant une Cour ou le diktat pro-occidental est de mise, nombre de pays africains refusent toujours de signer sa charte. Depuis le lancement de la CPI, chaque nouvelle condamnation vient renforcer un peu plus ce sentiment général d’une justice à géométrie variable.