Après la réussite d’un premier emprunt obligataire, le gouvernement béninois a décidé de réitérer cette démarche financière sur les marchés internationaux afin de s’acquitter des anciennes dettes du pays et financer, par la même occasion, de nouveaux projets de développement.
Lors d’un point de presse lundi dans la capitale béninoise, le ministre du Plan et du Développement, Abdoulaye Bio Tchané a annoncé que l’opération de sortie sur le marché obligataire international allait être renouvelée avant la fin de l’année. L’Etat avait réussi à lever en quelques semaines près de 308 millions d’euros alors qu’il n’en attendait pas plus de 229 millions.
Le succès de ce premier emprunt a, dans une certaine mesure, favorisé la décision du gouvernement béninois de renouveler sa sortie sur les marchés internationaux. Le nouveau président du Benin Patrice Talon, qui a pris ses fonctions en mars dernier, jouit d’un succès populaire grandissant. Les mesures prises par son gouvernement ont été saluées par la communauté internationale.
Toutefois, malgré les bonnes intentions du dirigeant béninois, la multiplication des emprunts est de plus en plus sujette à des inquiétudes chez les citoyens béninois. Certaines figues nationales craignent en effet que l’Etat ne soit pas capable de rembourser ses dettes, à l’exemple de l’ancien gouvernement qui a causé de grandes pertes économiques au pays.
Les observateurs cherchent néanmoins à tempérer ce débat qui prend de plus en plus d’ampleur dans la classe politique béninoise. D’après eux, les emprunts étatiques peuvent causer des dégâts économiques et financiers s’ils concernent des investissements non-productifs.
En d’autres termes, si les dettes sont allouées à des projets non structurants qui ne remédient pas aux problèmes de fond, elles représentent un danger pour les finances de l’Etat. Toutefois, si ces emprunts sont dès le départ orientés vers des projets de développement économique, cela ne fera qu’assainir les finances publiques en créant un cercle vertueux.