Très dépendante du pétrole, l’économie libyenne subit de plein fouet l’effondrement des exportations à cause des remous politiques et sécuritaire qui secouent le pays, une situation qui devient critique et risque de faire plonger une bonne partie de la population dans la pauvreté si aucune solution pour le rétablissement de la sécurité n’est rapidement appliquée.
Cinq ans après la mort de Mouammar Kadhafi, la Libye n’arrive toujours pas à trouver un équilibre. Les revenus tirés des exportations du pétrole, premier secteur de l’économie libyenne, se sont effondrés à des niveaux jamais atteints par le passé. Les pertes se comptent en dizaines de milliards d’euros.
Selon les derniers chiffres révélés par Moustafa Sanalla, le directeur de la Compagnie Nationale du Pétrole (NOC), les pertes cumulées en termes de recettes pétrolières sont estimées à plus de 91 milliards d’euros depuis 2013. Un chiffre impressionnant qui a engendré de nombreux tracas pour la population libyenne.
La Banque Mondiale a par exemple tiré la sonnette d’alarme sur les conséquences de la perte de pouvoir d’achat qui ont suivi cette crise. Selon l’institution de Bretton Woods, les prix des produits alimentaires ont littéralement flambés.
Déjà à des niveaux anormalement élevés depuis le début de la crise libyenne, ces derniers ont connu une augmentation brutale de plus de 31% durant le premier semestre de l’année en cours. Les prévisions pour les prochains mois sont d’ailleurs tout aussi alarmantes, ce qui vient accentuer davantage le climat de tension dans ce pays maghrébin déchiré.
Afin de contrebalancer cette tendance de hausse des prix et de baisse des recettes publiques, les autorités libyennes puisent chaque jour un peu plus dans les réserves en devises du pays. Ces dernières se trouvent d’ailleurs à un niveau extrêmement critique puisqu’elles sont passées d’un peu plus de 107 milliards de dollars en 2013 à seulement 43 milliards actuellement. Une situation qui fait craindre le pire pour les banques libyennes, déjà dans le rouge.