Les parlementaires tchadiens ont entériné en fin de semaine dernière une loi de finances rectificative réduisant davantage le budget 2016, dans une nouvelle mesure d’austérité qui vient s’ajouter aux précédentes rectifications budgétaires adoptées par le gouvernement et par le parlement tchadien pour faire face à la crise économique qu’endure le pays.
En l’espace de quatre mois, le projet de loi de finance a subi deux modifications drastiques. La première, initiée par le gouvernement en juillet dernier a diminué les recettes de l’Etat et ses dépenses à respectivement 1123 milliards et 1327 milliards de Francs CFA. Quant à la deuxième, elle est venue enfoncer le clou encore plus puisqu’elle a abaissé les recettes de l’Etat de près de moitié par rapport à la première modification.
Les prévisions budgétaires adoptées par le parlement en fin de semaine dernière font ainsi état de recettes équivalentes à 648 milliards de Francs CFA alors que les dépenses, elles, restent élevées à plus de 920 milliards de Francs CFA.
Ce projet de loi de finances très serré s’inscrit dans le cadre plus global des mesures d’austérité adoptées par le gouvernement tchadien durant ces derniers mois. Le pays fait face à une grave crise économique qui a plongé la population dans le désarroi.
En cause, la baisse drastique des prix mondiaux de matières premières, à l’exemple du coton et du pétrole qui représentent les deux principaux produits exportés par le Tchad. Même si pour les observateurs les récentes décisions gouvernementales de diminuer le train de vie de l’Etat sont relativement saines, ce constat n’est pas partagé par la majorité de la population tchadienne.
Les fonctionnaires de différents secteurs ont en effet entrepris durant ces dernières semaines des grèves massives. A l’exemple de la santé, de la justice ou encore de l’éducation, de nombreux secteurs ont connu des paralysies, ce qui a alimenté les tensions sociales.