Depuis le lundi 26 août au matin, une situation de calme relatif règne dans le territoire de Lubero, au Nord-Kivu, le long des lignes de front entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les rebelles du M23.D’après des sources locales, les affrontements de dimanche matin à Kathwa et Kikuvho ont cessé, et les combats se sont arrêtés. Aucun bilan officiel n’a encore été publié.
Cependant, la situation reste incertaine dans la région, avec les FARDC et les rebelles du M23 toujours positionnés autour des localités de Matembe et Kasehe, selon les informations de la société civile. L’incertitude persiste également à Kikuvho, où les combats de dimanche ont opposé les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, aux FARDC appuyés par les combattants Wazalendo. Les sources locales indiquent que les deux camps continuent de renforcer leurs positions en hommes et en munitions, ce qui laisse craindre une reprise des hostilités.
Des témoins ont observé dimanche soir et ce lundi matin le passage de camions transportant des troupes du M23 depuis Kanyabayonga vers Kirumba. Ce mouvement de troupes rebelles suscite des inquiétudes parmi la population locale, entraînant un nouveau déplacement de civils vers des zones considérées comme plus sûres. Tandis que les deux camps s’accusent mutuellement de violer le cessez-le-feu en vigueur, la société civile redoute une recrudescence des combats dans la région.
Par ailleurs, le maire de Goma (Nord-Kivu), le commissaire supérieur principal Faustin Kapend Kamand, a annoncé samedi 24 août l’arrestation de huit présumés recruteurs pour le compte de la rébellion du M23 par les services de renseignements de la 34e région militaire. Cette annonce a été faite lors de la présentation d’un groupe de quinze personnes interpellées dans le cadre de l’opération hebdomadaire « Safisha Mji wa Goma » (Nettoyez la ville de Goma).
Ce groupe comprend un militaire de la 11ème brigade, des ressortissants rwandais en situation irrégulière, des dealers de drogue, et des jeunes arrêtés dans différents quartiers de Goma ainsi que dans le territoire de Nyiragongo. Selon le commissaire, ces individus provenaient de la zone ennemie et étaient impliqués dans un recrutement clandestin pour le M23.
Le commissaire a précisé que le territoire de Nyiragongo est un lieu de refuge pour ces bandits, qui commettent des cambriolages, des braquages et d’autres crimes dans la ville. Les jeunes arrêtés, venant de Nyiragongo ainsi que des quartiers Majengo, Kasika et Katoy, ont avoué avoir arraché l’arme d’un policier lors des barricades routières de la semaine dernière. L’officier a également annoncé que d’autres malfrats ont été transférés à Kinshasa. Selon lui, cette opération a été menée en secret pour ne pas alerter les infiltrés.